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Depuis quelques mois, le trafic de drogues
semble s’être intensifié sur la dalle des Olympiades. A la rencontre des
habitants et commerçants, résignés, et de ces jeunes qui trempent, faute de
mieux, dans le deal.
Un
mardi comme les autres, sur la dalle des Olympiades. Il est 14 heures, quelques
riverains font leurs emplettes, un panier de provisions à la main. Des étudiants,
clope au bec et sac sur le dos, rejoignent le métro à grandes enjambées. Tous se
hâtent et longent les halls d’immeubles pour se protéger d’un vilain crachin trompeur
qui vous trempe jusqu’aux os. Entre les résidences dénommées Helsinki et
Cortina, non loin du gymnase Stadium, une bonne dizaine de garçons - vingt
printemps tout au plus - se sont aussi mis à l’abri dans une galerie
commerçante bordée de fastfoods, de boutiques et d’un bureau de tabac.
Dans
la bande, on rit fort, on s’interpelle. On s’amuse autour d’un chien en jouant
à se faire poursuivre puis attraper par la jambe du pantalon. M., le plus grand
d’entre eux, a le sourire franc. Il sait bien que ses camarades et lui ne sont
pas en odeur de sainteté auprès des commerçants de la galerie. « On traîne souvent ici et on
fait du bruit. On sait qu’ils aimeraient nous voir partir » explique-t-il.
Mais
quand vient le moment de causer d’un éventuel trafic de drogues sur la dalle
des Olympiades, M. se redresse un peu plus, plante ses mains dans ses poches et
annonce tout de go : « Y’a pas de trafic de drogues, ici. Y’a
rien. » Un autre, tout près de lui, renchérit : « On n’est pas
dans une cité. Les Olympiades, ça reste Paris, c’est tranquille ». Plus
petit, survêtement et baskets impeccables, T. sort de sa séance de sport.
« Je suis footballeur semi-pro », déclare-t-il fièrement, « je
suis juste passé voir les copains ». Juste passé voir les copains ? Quelques
secondes plus tard, un homme s’approche de lui. Sans plus de précaution, le
voilà qui lâche le classique « T’as pas quelque chose ? ». T.
recule, secoue la tête : « Mais non, j’ai rien. Bouge ». Le
regard fuyant à présent, T. ne peut s’empêcher d’afficher un léger sourire.
Trahi par son client, il vient malgré lui de confirmer ce que commerçants et
habitants dénoncent depuis un moment : la présence récurrente d’un trafic
de drogues aux Olympiades.
L’association
Téla 13, située sur la dalle, est ce qu’on appelle une « régie de quartier ».
Son rôle ? Effectuer l’entretien et la sécurité des lieux en embauchant
des salariés dans une logique de réinsertion. Parce qu’ils travaillent dans le
gymnase, dans les halls d’immeubles et les galeries marchandes, les employés de
Téla 13 sont aux premières loges pour témoigner de l’enracinement de ce trafic.
Pierre-Henry Wilthien, président de
l’association, est conscient de ce que tous lui rapportent : « Le
trafic de drogues est un phénomène qui s’est durablement installé, ici »,
commence-t-il. : « Nos salariés y sont confrontés sur le terrain.
Tout ça ne date pas d’hier, mais depuis peu, il y a du nouveau. Les dealers se
sont rapprochés de l’école maternelle, ce qui est très désagréable pour les
enfants comme pour les parents. La directrice est allée parler à ces jeunes,
qui ne sont pas bien méchants, mais qui se sentent chassés. Résultat : par
provocation, ils se rapprochent encore plus », conclut le président. Et
cette impression que le trafic s’installe sur leur lieu de vie est confirmée par
les habitants eux-mêmes. Cet après-midi là, un père avec sa fille, cartable sur
le dos, rentrent à la maison. « Je vis ici depuis dix ans : ces
trafics ont toujours existé », confirme le papa. Lui aussi ajoute :
« Ils ne sont pas agressifs, c’est plutôt une présence avec laquelle on
vit tous les jours. »
Edifiée
entre 1965 et 1976, pendant la période de construction de masse de l’après-guerre,
la dalle des Olympiades fait partie des grands ensembles. Autour de la dalle se
trouvent donc des tours d’habitations et au centre, dans un dédale de béton,
des commerces. Pour le gérant du bureau de tabac qui se trouve dans la galerie,
la situation est préoccupante. Il affirme, davantage résigné qu’énervé :
« Ils bloquent le passage et font clairement fuir les clients. A cause de
ce climat d’insécurité, j’ai décidé de fermer plus tôt – 19h au lieu de 20h –
et de faire descendre mes clients de l’autre côté de la dalle. » Commerçants,
résidents, agents d’entretien : chacun a sa propre perception de ce trafic
avec lequel il faut cohabiter mais tous se sentent, de la même manière,
impuissants.
Trois kilos de cannabis, cocaïne et ecstasy
« L’antenne
de police située sur la dalle est purement administrative. Les agents qui y
travaillent ne s’occupent pas du trafic et ne font pas de présence sur le
terrain », déplore encore Pierre-Henry Wilthien. « Parfois, des
policiers sont dépêchés par le commissariat, mais pas assez souvent à mon
goût. » Sollicité, le commissariat du 13eme arrondissement n’a pas
souhaité répondre à nos questions. Mais de son côté, Laurent Miermont, adjoint
au Maire en charge de la sécurité, de la prévention et de la politique de la ville,
affirme que la police est bien informée du problème.
L’élu
confirme par ailleurs que ce trafic, en plus de s’être durablement enraciné,
connaît une augmentation : « Depuis plus d’un semestre, le phénomène se
développe. Nous recevons une accumulation de signalements, que les observations
de la police corroborent. » Et la raison de cette intensification est
simple, selon lui. « La dalle des Olympiades est depuis longtemps le
théâtre de telles activités, qui reviennent sous forme de cycles. Pour moi, le
trafic augmenterait à la sortie de prison des têtes de réseau, qui tombent pour
des délits punis par des peines courtes ».
Ces
jeunes qui traînent sur la dalle – des mineurs pour la plupart – ne seraient
donc que le paravent d’un réseau plus vaste, agissant au-delà même des
Olympiades. A la mi-mars, une importante opération de police s’est déroulée
dans la rue des Frères d’Astier de la Vigerie, à quelques mètres de là. De
nombreuses interpellations ont eu lieu, et les autorités ont saisi trois kilos
de cannabis, de la cocaïne, des pilules d’ecstasy et sa petite cousine, la
poudre de MDMA. « Une connexion entre ces deux réseaux reste à démonter,
mais est elle fortement probable » ajoute Laurent Miermont.
Le
lendemain, sur la dalle, la bande est au complet, à l’abri dans la galerie. Le
grand M. est là, T et son survêtement flamboyant aussi. Avec eux, trois nouveau
visages. « Moi, j’attends juste ma mère qui est au Liddl » lance le
premier, goguenard. « Allez, mec, t’es pas crédible, tu sais », lui
répond son acolyte, qui ne prend pas la peine de cacher la raison de leur
présence. Le troisième, un peu en retrait, se tient les bras croisés. Il a le
regard très doux, mais son ton est sec quand il ouvre enfin la bouche et lâche
cette tirade qui semble s’adresser d’abord à lui-même : « Moi je vais
en cours, je me casse d’ici. C’est eux qui restent ici à squatter toute la
journée. Moi, je me casse. »
Crédit photo: Mathieu Génon
Partager | Publié dans : Le 13 du Mois
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